Le Maroc se prépare à réguler le secteur touristique, notamment la niche Airbnb

Le Maroc s’apprête à encadrer le secteur touristique, en particulier le segment des locations Airbnb, qui représente une composante essentielle de l’hébergement touristique. Cette niche, devenue un maillon clé de la chaîne de valeur touristique, joue un rôle déterminant dans l’expérience des voyageurs. La nouvelle réglementation marocaine vise à intégrer Airbnb dans le cadre de la loi n°80.14, qui régit les établissements touristiques, afin de mieux encadrer la location à court terme et de renforcer la protection des clients.

Un cadre légal pour encadrer l’hébergement informel

Airbnb, en tant que nouvelle forme d’hébergement, doit désormais se conformer à la réglementation marocaine. Selon le décret n°2.23.441, ces locations sont considérées comme un type d’hébergement informel. Ce texte vient compléter la loi n°80.14 relative aux établissements touristiques, en simplifiant les démarches administratives nécessaires à l’ouverture et à la gestion des structures d’hébergement. L’objectif est d’éliminer les offres non conformes et d’améliorer la réputation de ce segment en pleine expansion.

La loi n°80.14 stipule que tout propriétaire souhaitant louer un logement à court terme doit obtenir un permis d’exploitation. Pour cela, le logement doit répondre à un cahier des charges définissant des normes strictes en matière de qualité et de sécurité. Le propriétaire doit également déposer une demande auprès de la délégation du tourisme. L’objectif est de promouvoir uniquement les offres Airbnb performantes et de qualité. Cependant, l’absence actuelle d’un cahier des charges détaillé freine l’application effective de ce nouveau cadre légal.

L’hébergement touristique, un pilier de l’expérience client

L’hébergement touristique occupe une place centrale dans la chaîne de valeur du tourisme et constitue une étape clé dans l’expérience des voyageurs. Avec l’émergence du capitalisme des plateformes, le secteur hôtelier est désormais transformé par des algorithmes qui mettent en relation directe les utilisateurs. Cela a donné naissance à de nouveaux modèles commerciaux, tels que « BtoC », « BtoB » ou « CtoC ».

Les promesses et les limites de l’ubérisation

Les promesses de l’ubérisation de l’économie incluaient une plus grande accessibilité aux logements à travers le monde et une amélioration du bien-être des consommateurs. Cette économie dématérialisée permet, par exemple, de devenir le premier hôtelier mondial sans posséder un seul hôtel physique. Cependant, l’ubérisation révèle aussi des effets pervers, notamment une offensive contre le salariat traditionnel et un retour à des modes de production précaires, proches de ceux de l’ère préindustrielle.

Aujourd’hui, le travail est souvent perçu comme un moyen de se projeter dans l’avenir. Avec le capitalisme des plateformes, cette perspective est inversée : les contrats à durée indéterminée sont remplacés par le statut d’autoentrepreneur, souvent synonyme de précarité. L’ubérisation entraîne une polarisation des emplois, avec d’un côté des postes hautement qualifiés pour concevoir et gérer les plateformes, et de l’autre des emplois peu rémunérés et précaires pour exécuter les services proposés.

Un facteur d’inégalités et de précarisation

En fin de compte, l’ubérisation est un facteur d’inégalités sociales, de précarisation et de déclassement professionnel. Elle perturbe le modèle traditionnel du salariat tout en divisant les travailleurs entre ceux qui bénéficient de protections sociales et ceux qui sont « ubérisés », souvent livrés à eux-mêmes. Cette transformation du marché du travail soulève des questions cruciales sur l’équité et la durabilité des nouveaux modèles économiques.

Source: https://fr.hespress.com/363239-le-maroc-intensifie-le-controle-des-revenus-generes-par-airbnb.html

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Ando Hady.homes
Content manager et copywriter indépendante, j'aide mes clients à développer leur présence en ligne en leur apportant des leads de qualité, gràace à des écrits percutants. Freelance et ancienne journaliste, je suis passionnée par le côté voyage, tourisme et Airbnb que j'utilise moi même depuis 2016.